Au deuxième trimestre de l'année 2023, les réservations de logements neufs auprès des promoteurs immobiliers ont connu une chute vertigineuse de 39,9%, selon les données préliminaires du ministère de la Transition écologique. Cette crise qui perdure est le résultat de plusieurs facteurs, notamment la hausse des taux d'intérêt, l'augmentation des coûts de construction et la réduction des aides à la construction de nouveaux logements.
Cette situation de stagnation dans la construction oblige les promoteurs à chercher d'autres sources de revenus pour maintenir leur activité. La commercialisation enregistre ainsi son cinquième trimestre consécutif de baisse, avec seulement 18 000 logements réservés. Ces chiffres alarmants ont été révélés récemment par le ministère de la Transition écologique. La chute est particulièrement marquée pour les maisons (-44,9% sur un an et -16,3% par rapport au trimestre précédent), mais elle touche également les appartements (-39,5% sur un an et -10,1% par rapport au trimestre précédent).
Parallèlement, les mises en vente, qui représentent la nouvelle offre des promoteurs, ont par ailleurs baissé à 21 000, affichant une diminution de 10,3% en un trimestre et de 29,5% sur un an. La baisse des réservations touche principalement les zones urbaines les plus denses, qui demeurent peu dynamiques, tandis que la zone C, comprenant les petites communes, se distingue par une augmentation des mises en vente de 15,7%. Ainsi, les niveaux de mises en vente et de réservations retrouvent leur niveau d'avant la crise sanitaire. L'encours des logements dans cette zone connaît une croissance constante depuis le début de 2022, atteignant désormais 9 000 logements.
Cette crise immobilière découle d'un contexte économique peu favorable pour les promoteurs. Tout d'abord, la rapide hausse des taux d'intérêt a réduit le pouvoir d'achat des emprunteurs. De plus, l'augmentation des coûts de construction a entraîné une hausse des prix de vente.
Un autre sujet d'inquiétude dans le secteur immobilier concerne la diminution des aides à la construction neuve, annoncée par le gouvernement. Face à ces difficultés, de nombreux promoteurs se trouvent en difficulté. Pour réduire leur exposition aux fluctuations du marché de la construction, certains groupes immobiliers, comme Nexity, ont déjà commencé à diversifier leurs activités au-delà de la promotion immobilière, leur secteur historique. L'objectif est de devenir des « opérateurs immobiliers globaux », présents dans tous les domaines de l'immobilier et servant tous types de clients, qu'il s'agisse de particuliers, de professionnels ou de collectivités.